Dans notre société, de nombreux mythes autour de la sexualité persistent, et l’idée de la « dette sexuelle » en fait partie. Pourtant, ce concept est non seulement faux, mais aussi dangereux.

En janvier 2025, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) l’a clairement établi :

« Tout acte sexuel non consenti est constitutif d’une forme de violence sexuelle. La Cour ne saurait admettre que le consentement au mariage emporte un consentement aux futures relations sexuelles. »

Cette décision historique s’inscrit dans une évolution juridique amorcée depuis plusieurs décennies.

Le viol entre conjoints est un crime reconnu

Depuis 1990, la Cour de cassation reconnaît le viol entre époux. En 2006, le code pénal français a été mis à jour pour inclure explicitement le viol entre conjoints comme une circonstance aggravante du crime de viol. Cela signifie que le lien matrimonial n’atténue en rien la gravité de l’infraction.

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Le consentement sexuel : un principe fondamental

Qu’on soit en couple, marié, pacsé ou dans une relation libre, une vérité ne change jamais : le corps de votre partenaire ne vous appartient pas. La sexualité n’est jamais un dû.

Le consentement sexuel repose sur plusieurs piliers fondamentaux :

  • Libre : sans pression, menace, chantage ou manipulation.
  • Spécifique : exemple  ⭢ dire oui à un massage ne signifie pas dire oui à un rapport.
  • Révocable : on peut changer d’avis à tout moment, sans avoir à se justifier.

Si votre partenaire exerce la moindre pression, vous culpabilise, insiste ou fait régner un climat atroce chaque fois que vous refusez un rapport, il ne s’agit pas de manque de communication : c’est une violence psychologique, et parfois même sexuelle.

La dette sexuelle n’est qu’un mythe patriarcal

Pendant longtemps, la société a laissé croire que la sexualité conjugale faisait partie des « devoirs » du couple, notamment dans le cadre du mariage. Mais cette vision réductrice transforme l’intimité en transaction, et les femmes en objets de satisfaction.

Le concept de dette sexuelle repose sur l’idée fausse qu’un partenaire aurait à « remplir son devoir conjugal » sous prétexte qu’il ou elle a reçu de l’attention, un cadeau, un repas, ou même une précédente relation sexuelle. C’est non seulement faux, mais c’est dangereux : cela banalise le viol conjugal et déresponsabilise l’agresseur.

« Offrir un dîner ou un massage ne donne droit à rien. Le consentement ne s’achète pas. »

Le sexe n’est pas une monnaie d’échange

Dans les débuts d’une relation, certaines personnes pensent que les efforts, les déplacements ou les attentions doivent logiquement aboutir à une relation sexuelle. Cette croyance est également issue de la culture du « dû ». Pourtant, le désir n’est jamais une garantie.

Il n’existe aucune logique qui justifie que vous deviez quoi que ce soit à quelqu’un parce qu’il vous a raccompagné ou offert un verre.

Que faire si vous êtes concerné(e) ?

Si vous avez le sentiment que votre partenaire exerce une pression sexuelle répétée, culpabilisante ou menaçante, il est l’heure de poser vos limites et de chercher du soutien. Vous nêtes pas seul(e).

Des structures peuvent vous aider :

  • 3919 : numéro national gratuit et anonyme pour les victimes de violences conjugales.
  • CIDFF : Centre d’information sur les droits des femmes et des familles.
  • Psychologues, sexologues, associations de soutien : pour écouter, accompagner, et vous aider à poser des mots sur ce que vous vivez.

En conclusion : votre corps, votre choix

La « dette sexuelle » n’existe pas. Elle est une construction archaïque et oppressive, contraire à la liberté individuelle et au respect du corps. La loi est claire : aucune relation sexuelle ne peut être exigée. Seul le consentement libre, éclairé et réciproque permet une sexualité saine, sécurisée et épanouissante.

Sur Edenight, on défend une vision du plaisir qui repose sur le respect, la communication et le désir partagé. Aimer, ce n’est jamais forcer. C’est choisir.

Besoin d’en parler ? N’hésitez pas à vous tourner vers des professionnels ou associations engagées. Vous méritez d’être entendu(e) et respecté(e), dans toutes les sphères de votre vie, intime ou non.